Astrologie d’hier, d’aujourd’hui et de demain
Source: ARIANA (Association pour la Recherche, et l’Information en Astrologie NAturelle)
Qui dit astrologie dit « Sciences Occultes », dit « Savoir Traditionnel »… voire. L’astrologie est-elle « occulte » ? N’est-elle pas plutôt occultée par trois siècles de scientisme borné, d’intolérance matérialiste, d’aveuglement positiviste ? L’astrologie est-elle une connaissance »traditionnelle » ? Si c’est le cas, qu’est-ce que la « Tradition » ?
Par définition, c’est un ensemble plus ou moins cohérent et homogène de manières de penser, de croire et d’agir qui se transmet de génération en génération. C’est une connaissance accumulée au fil des âges, riche des observations, réflexions, expériences, intuitions, rêves et états d’âme de millions d’êtres humains, chaque culture et chaque époque apportant sa contribution, plus ou moins novatrice et originale, à l’édifice fluctuant du savoir collectif. La« sagesse des grands anciens » existe, certes. Elle est néanmoins perpétuellement réactualisée par les découvertes des « petits modernes » dont certains, un jour, deviendront à leur tour des « grands anciens » après avoir été violemment critiqués et rejetés par les conservateurs de leur siècle. Car – c’est une immémoriale Tradition – le conservatisme et le traditionalisme sont les pires ennemis d’une Tradition bien comprise et bien vivante.
Il n’est donc pas question de rejeter, dénigrer ou transgresser puérilement, au nom d’une mythique « modernité », les enseignements que nous a légués laTradition astrologique, c’est-à-dire l’astrologie d’hier. Mais il n’est pas interdit de porter un regard actuel et critique sur la façon dont les astrologues du passé concevaient la relation Homme-Ciel à l’aune des connaissances physiques, mais aussi des mythes, modèles et représentations du monde dominants à leur époque. C’est en élaguant les branches mortes, en prenant acte des erreurs et errements, en reformulant et précisant certains points de doctrine que l’on fera fructifier cet enseignement traditionnel en y intégrant les connaissances et découvertes les plus récentes, tant en astronomie qu’en ce qui concerne le fonctionnement de l’être humain.
S’il y a bien continuité du savoir traditionnel, depuis les astrologues-astronomes mésopotamiens jusqu’à nos modernes scientifiques, il se produit parfois de soudaines discontinuités dans le champ du savoir. C’est ce que l’on appelle les « coupures épistémologiques ». Par exemple, jusqu’à Copernic (1473-1543), tous les savants, astronomes et astrologues compris, étaient persuadés que l’univers était géocentrique, c’est-à-dire que la Terre était située au centre du monde. A partir du moment où Copernic a définitivement démontré que les planètes, y compris la Terre, tournaient autour du Soleil, c’est tout un pan multimillénaire du champ du savoir qui s’est écroulé : notre vision du monde en était radicalement bouleversée, et nous découvrions de nouvelles réalités physiques, jusqu’alors insoupçonnées. Et néanmoins, Copernic n’a pu aller jusqu’au bout de sa découverte – et non de son invention – qu’en exploitant les forces et faiblesses d’un savoir traditionnel, certes largement erroné et insuffisant, mais assez riche pour permettre de conquérir quelques vérités de plus sur le grand territoire de l’inconnu.
Il en est de même en ce qui concerne l’astrologie. Elle s’est construite progressivement, par accumulation d’observations, de réflexions et de découvertes, et non par la soudaine révélation initiale d’une Tradition immémoriale, figée et définitive.